*Ce guide a été écrit notamment grâce à la lecture du livre [What's Our Problem?: A Self-Help Book for Societie](https://amzn.to/3VvNJVQ).*
## Esprit primitif et esprit supérieur
L'esprit primitif est un ensemble de comportements codés quasi automatiques qui permettent aux animaux de survivre. Ces comportements innés évoluent très lentement, ils sont donc optimisés pour survivre dans l'environnement de ses ancêtres.
Pour les animaux, ce système marche très bien, car leur environnement, lui aussi, n'évolue pas très vite. Pour les humains, c'est une autre histoire. Grâce à nos super-pouvoirs (*Langage, abstraction, relations sociales complexes, planification...*), nous avons complètement changé notre environnement à une vitesse dépassant de loin la vitesse d'évolution de notre cerveau primitif.
Un petit parallèle pour illustrer les choses : pour se déplacer, les insectes nocturnes ont mis au point il y a quelques millénaires une technique imparable : fixer un astre (*la lune par exemple*) et se déplacer en gardant un angle constant par rapport à lui. Mais les humains ont inventé l'ampoule! Et depuis, nous voyons des milliers petits animaux volants (moustiques, mouches, papillons...) irrémédiablement attirés par ces lumières et mourir d'épuisement en tournant autour... le cerveau primitif de ces animaux ne se met pas à jour assez vite...
Cela nous pose aussi des soucis, notre esprit primitif humain interprète mal le monde que nous avons construit. C'est notre esprit primitif qui, par exemple, va vous pousser à acheter une barre chocolatée par pur plaisir alors que ce n'est pas bon pour vous et que vous n'en avez pas besoin.
Mais nous avons aussi un esprit supérieur qui arrive à penser à l'extérieur de soi, à réfléchir sur soi et à tirer parti de ses expériences. L'esprit primitif, lui, pense surtout à survivre, à se reproduire et aider ses enfants à se reproduire.
## Pourquoi pense-t-on ce que l'on pense ?
Votre esprit supérieur sait que l'esprit humain est parfois délirant et il ne veut pas que vous le soyez. Au fur et à mesure que vous apprenez de nouvelles choses, il est tout à fait capable de faire évoluer vos croyances. Votre esprit primitif ne pense pas la même chose, ce qui est important pour lui, c'est de garder les croyances qui lui semblent être les plus utiles pour vous aider à survivre.
Ces croyances-là, l'esprit primitif va les considérer comme une partie fondamentale votre identité et elles vont être la chose qui vous permet de rester intégré aux groupes/communautés dont vous faites parties. Il cherche la **confirmation** de vos croyances existantes là où votre esprit supérieur cherche la **vérité**. A partir de là, Il existe plusieurs façons de penser comme nous allons le voir ci-après.
### Penser comme un scientifique
Vous partez d'un point A et vous suivez les preuves jusque-là où elles vous mènent :
- Vous récoltez l'information à partir du savoir accumulé par d'autres.
- Vous vérifiez l'information en sélectionnant à qui vous faites confiance. Généralement, on évalue la qualité d'une source en fonction de la qualité de ses prédictions passées.
- Vous formulez des hypothèses.
- On passe au test les hypothèses.
Les hypothèses peuvent finalement s'avérer fausses mais ce n'est pas grave, l'idée ici étant d'arriver au fur et à mesure la vérité. On intègre les erreurs/critiques et on recommence le
processus autant de fois que nécessaire.
### Penser comme un supporter
La plupart des fans de sports veulent regarder un match "*juste*". Ils ne veulent pas d'arbitres ou de joueurs dopés même si cela pourrait faire gagner leur équipe. Mais ils ne font pas non plus "que" regarder un match, ils ont un parti pris pour leur équipe, ils ont choisi un camp.
Dans ce cas-là, votre esprit primitif a corrompu votre esprit supérieur en y insérant le biais de confirmation, ce biais qui va vous pousser à confirmer vos croyances. Vous allez donc chercher des preuves bien sûr, mais surtout celles qui confirment vos croyances.
### Penser comme un avocat
Un avocat va penser un peu comme un supporter, mais un fan de sport peut changer d'avis. Un avocat ne cherche pas la vérité, il est dans une équipe, un point c'est tout. Quand vous êtes un avocat, vous ne commencez pas votre réflexion comme un scientifique, vous partez de votre conclusion et vous remontez le fil.
Avec cet état d'esprit vous n'arrivez quasiment plus à apprendre de nouvelles choses et vous pouvez arriver à croire n'importe quoi.
### Penser comme un fanatique
Les fanatiques pensent que leurs idées sont sacrées, qu'elles sont fragiles, précieuses et qu'elles ne doivent jamais être remises en cause. Quand vous débattez avec un fanatique, les choses deviennent très vite tendues parce que ces gens s'identifient à leurs idées et challenger leurs idées revient à les insulter.
## Culture
Une définition de la culture que l'on peut donner est "**comment nous faisons les choses ici**". Chaque humain baigne dans plusieurs cultures (*le fait de devoir vivre dans plusieurs cultures fait partie des choses qui rendent la vie des humains compliquée*).
La culture d'un groupe influence ces membres avec un système d'incitation. Ceux qui respectent les règles de la culture seront récompensés en étant acceptés, respectés et aimés. Ceux qui ne respectent pas les règles de la culture seront ridiculisés, rejetés et punis.
Passons aux idées, il existe deux façons pour un groupe de traiter les idées :
- **Laboratoire** : on part du principe que les personnes et les idées sont deux choses séparées. Les personnes doivent être respectées, mais les idées peuvent être remises en question.
- **Chambre d'échos** : penser comme le groupe est la seule façon d'être accepté. Les idées sont sacrées et ne doivent jamais être remises en cause, dire "je ne sais pas" est un signe de faiblesse et la personne et son idée sont une seule et même chose.
La chambre d'écho créée ce que l'on appelle des golems, des monstres idiots et dangereux. Les golems sont ce qui se passe quand les humains se comportent comme des fourmis : conformité stricte avec la colonie et haine de ceux qui sont différents.
### Le système libéral
Construire avec le principe de l'acceptation de nouvelles idées a démarré dans l'occident avec de nouvelles idées comme les droits de l'homme, l'égalité devant la loi, la tolérance et la liberté.
La nature humaine est constante, ce qu'elle produit dépend de l'environnement dans laquelle on la place; d'où l'importance d'avoir des droits fondamentaux à la propriété et la liberté. Dans le système libéral, une innovation clé est qu'un individu ne peut pas utiliser la force physique pour obtenir ce qu'il veut. Il doit convaincre les autres de lui donner. Cela a créé un système où les gens doivent se convaincre les uns les autres et où les idées sont remis en causes.
Un système libéral évolue donc avec deux forces :
- Les "**progressistes**" : ils veulent faire progresser la société en changeant le statu quo. C'est un peu la pédale d'accélérateur.
- Les "**conservateurs**" : ils veulent garder ce qui marche et éviter l'érosion des qualités de la société. C'est la pédale de frein.
Les progressistes sont ceux qui génèrent de nouvelles idées, non testées auparavant, et qui seront pour certaines très mauvaises.
### La spirale du tribalisme
Il y a un dicton Arabe qui dit : "*moi contre mes frères, mes frères et moi contre mes cousins, mes cousins et moi contre les étrangers...*". Un Golem doit toujours être dans un conflit "Nous contre eux" et ce qui permet à deux golems de fusionner, c'est d'avoir un ennemi commun.
À la base, ce n'est pas une mauvaise chose, car cela permet de créer des liens forts entre les membres d'un groupe. Mais quand on est dans une chambre d'écho, cela peut devenir très dangereux.
Dans les années 50, 60, 70 et 80, il y avait des ennemis communs (Nazis, communistes...) qui permettaient de maintenir une certaine unité. Avec la disparition de ces ennemis, les golems se sont mis à chercher des ennemis à l'intérieur de chaque pays. Même dans les partis politiques, on a commencé à voir des conflits internes de plus en plus violents, avec une disparition de la pluralité idéologique pour aller vers la pureté idéologique.
Désormais, **on déteste et on ne fait pas confiance aux autres parties politiques au lieu de ne simplement pas voter pour eux.**
Voici un exemple de comment ce genre de choses peut se produire. En 1949, la commission fédérale des communications (FCC) a mis en place la règle de l'équité (fairness doctrine) qui obligeait les médias à présenter les deux côtés d'un débat. Cette règle a été supprimée en 1987 et on a depuis vu une montée en puissance des médias partisans. Beaucoup d'entreprises/médias ont bien compris qu'il était beaucoup plus simple de vendre à l'esprit primitif qu'à l'esprit supérieur. Pour cela il faut simplement permettre à celui qui écoute de confirmer son identité, de critiquer un autre groupe que le sien et de rajouter un peu de ragot. Idem pour les algorithmes des réseaux sociaux, regardez s'ils parlent à votre esprit supérieur ou à votre esprit primitif. **Regardez à quel point ils ont envie de vous faire rejoindre un golem pour en combattre un autre**.
Ce tribalisme transforme les humains que nous sommes en de loyales colonies de fourmis. Dans les années 70, il était très courant de voter pour un parti à la présidentielle et pour un autre au congrès. Cela n'existe plus, peu importe le candidat. Voter contre l'idéologie de son parti n'est plus acceptable, c'est un blasphème.
### L'exemple des républicains dans les années 60
Dans les années 50, les modérés républicains étaient aux manettes avec un des leurs à la présidence : Eisenhower. Arthur Larson disait d'ailleurs : "*En politique, comme aux échecs, celui qui se trouve au centre de l'échiquier a une position imbattable*". Mais une frange plus fondamentaliste du parti républicain a commencé à se développer bien qu'ils furent
très minoritaires au début.
William Rusher et Clifton White ont alors mis en place une stratégie pour prendre le contrôle du parti républicain en ciblant en premier une organisation très présente sur les campus : "Young Republicans". Ils ont semé le chaos dans les instances de décisions puis ils se sont mis à proposer des choses très clivantes : abolition de l'impôt fédéral, sortie des nations unies, soutien à la ségrégation... En semant le chaos, ils ont réussi à prendre le contrôle du parti républicain en 1964, notamment en harcelant ceux qui n'étaient pas assez à droite à leur goût.
Goldwater était tombé dans une forme d'extrémisme en allant jusqu'à déclarer : "L'extrémisme dans la défense de la liberté n'est pas un vice, la modération dans la poursuite de la justice n'est pas une vertu".
## La montée du mouvement woke
Il existe deux types de justice sociale.
### Les libéraux
Les tenants "classiques" de la justice sociale sont ceux qui pensent que le pays doit respecter les promesses qu'il fait à ceux qui y vivent. Ils pensent que le pays a mal fait non pas à cause de ses valeurs, mais parce qu'il a échoué.
L'idée est que le pays fait beaucoup pour améliorer la vie de ses citoyens, mais qu'il peut faire mieux. C'est le discours de Martin Luther King ou de Barack Obama.
Si l'on veut représenter cela sous une forme de pyramide :
- À la base, la notion que les gens peuvent savoir ce qui est "vrai" grâce à la raison et à la science.
- Ensuite, viennent des idées fondamentales comme la liberté de parole, d'entreprendre, de religion, de propriété...
- Au-dessus, on a les lois, normes et institutions qui protègent ces idéaux.
## Les fondamentalistes de la justice sociale
### Idéologie & origine
Le mouvement woke est ancré dans des idées et des philosophies très différentes.
Tout d'abord, une de ses racines est le marxisme qui considère que les choses que les libéraux considèrent comme les fondations d'une bonne société doivent être démantelés. Ils pensent, par exemple, que la raison et la science sont des outils d'oppression qui ne servent qu'à exploiter.
Les théories marxistes (après tant d'échecs) ont été mises à jour pour créer la théorie critique (voir notamment Herbert Marcuse). Cette théorie dit que ce que les libéraux ont mis en place ne servent qu'à exploiter (Science, culture, éducation ou institutions...). Ernesto Laclau et Chantal Mouffe ont donc proposé un nouveau modèle de lutte des classes : la lutte des identités, car la lutte des classes était devenue obsolète. Avec cette vision, là où libéraux voient des exemples d'oppressions comme des exceptions, les fondamentalistes de la justice sociale pensent que les exemples d'oppression sont des révélations de la vraie nature de la société.
Après la théorie critique, a été ajouté la notion de privilège. Les fondamentalistes de la justice sociale pensent que les gens qui ont des privilèges ne peuvent pas comprendre les gens qui n'en ont pas. C'est l'idée de "fausse conscience" qui fait qu'une personne née dans un environnement le considère comme normal. Ceci permet de transformer "classe dirigeante" et "classe ouvrière" en "privilégiés" et "opprimés".
Puis, on rajoute l'intersectionnalité qui dit que les gens sont oppressés de plusieurs façons à la fois. Cela permet de créer une hiérarchie des opprimés et de faire taire ceux que l'on veut.
Pour finir, voici le postmodernisme (merci Michel Foucault) qui explique que la vérité n'existe pas, que tout est une question de pouvoir. Pour eux, politique, religion ou science ne sont que des outils pour maintenir le pouvoir. Tout devient une construction sociale : le genre, les faits, l'histoire, les mathématiques... et tout ne sert qu'à opprimer. L'objectivité est un mythe.
Quand vous mélangez tout cela, vous obtenez le mouvement "Critical Social Justice" qui prend pour principe que la suprématie blanche, le patriarcat et l’hétéro-normativité sont les forces les plus puissantes de l'histoire et qu'elles ont tout imprégné: connaissance, langage, culture, institutions, science, raisonnements... jusqu'à la réalité elle-même.
Et cela ne s'arrête jamais, tous les concepts comme le travail, la planification, la logique, la propriété ou même la politesse deviennent tous des outils d'oppression.
### Caractéristiques
Le mouvement woke est contre la science, on ne se demande pas si une situation est raciste, on se demande à quel point une situation est raciste. C'est l'inverse de la méthode scientifique, on part de la conclusion et on remonte le fil.
Toute complexité est balayée d'un revers de main et devient : blanc versus noir, homme versus femme, hétéro versus homo, colonisateur / colonisé. Di Angelo va jusqu'à expliquer qu'ils s'agit d'une force omniprésente - rien n'est vérifiable, rien n'est discutable. Kendi explique lui que "*Nier l'existence du moindre racisme est raciste*".
Toute différence est raciste : avec ce mouvement, toute différence est une injustice. **Nous ne cherchons plus sur une égalité des chances, mais une égalité des résultats ce qui est inatteignable dans une société libre**.
L'égalité n'est plus un but : comme le dit Kendi "*le seul remède aux discriminations racistes sont les discriminations antiracistes*". Pour eux, tout est un jeu à somme nulle, la seule façon de faire progresser des gens est de faire descendre ceux qui sont au-dessus d'eux.
### Une chambre d'écho
Être woke, c'est croire, ceux qui ne pensent la même chose sont immédiatement traités de raciste, misogynes ou transphobes.
Un de leurs outils est la théorie du point de vue. Elle est utilisée pour expliquer que chaque groupe n'a pas accès aux mêmes connaissances et permet de facilement réprimander un membre récalcitrant avec un "Stay in your lane". Si tu n'es pas blanc, tu n'as par exemple pas l’autorité pour parler de race. Grâce à ce raisonnement, même une personne qui dit quelque chose de pertinent peut être simplement réduite au silence.
Pour l'anecdote, une des tenantes du mouvement (Robin Di Angelo), elle même blanche, a fait une liste de points qui ne devaient pas être autorisé à être discutés durant des cours de justice sociale. Elle y explique que si un étudiant noir dit qu'il n'est pas victime de racisme, il est tout à fait normal de ne pas le laisser dire cela et de ne pas accepter sa perspective.
Clairement, on est obligé d'écouter la voix des opprimés, mais seulement si elle dit ce que l'on veut entendre ce qui peut se résumer en : "*si tu es noir, et que tu penses que ton expérience est différente de celle que j'énonce, tu ne penses pas par toi-même*" (ce qui est profondément raciste et arrogant au passage).
### Inconsistance morale
Pour les SJF, le racisme = préjudice + pouvoir et le pouvoir ne peut s'exercer que dans un sens, du haut vers le bas. Ceci autorise toutes les pires généralités comme cet article du New York Times qui explique "*qu'une femme noire et une femme blanche ne peuvent pas être amies*" ou cet autre article "*vantant une libraire qui n'accepte pas qu'un couple de blanc puisse entrer dans son magasin*".
Cette libération de paroles racistes va de pair avec un abaissement de ce qui est autorisé de dire pour ceux en position de pouvoir. Des questions/phrases anodines comme "d'où viens-tu?" ou "je ne suis pas raciste", "il n'y a qu'une race" ou demander de l'aide en mathématique à une personne asiatique sont devenues racistes.
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Dans son livre "Nice racism", DiAngelo critique le fait même pour un blanc de sourire considérant que "*trop sourire permet aux blancs de masquer leur haine des noirs*".
### Innocence et culpabilité
Pour les SJF, la culpabilité et la présomption d'innocence sont des outils de pouvoir. On le voit aux USA que l'on passe de "*Believe women*" à "*Believe all women*" puis "*Automatically believe all women*".
## Comment conquérir une société
Voici comment ce genre de mouvement prend le pouvoir dans une société.
### Étape 1 : Contrôler de la parole
Les histoires présentées dans le livre présentent systématique le même processus:
- **L'incident** : quelqu'un écrit ou dit quelque chose de "normal" pour la plupart des gens, mais qui est jugé être un blasphème par les SJF.
- **Le contrecoup** : des manifestations sont organisées dans les institutions et sur les réseaux sociaux pour demander des excuses, des démissions, des changements de politiques... bref une punition exemplaire.
- **Le moment de vérité** : les leaders dans les institutions doivent soit se positionner du côté des SJF, soit contre eux, en promouvant la liberté d'expression et la liberté académique.
- **Ils cèdent** : dans la plupart des cas, bien qu'ils prétendent défendre la liberté d'expression, ils cèdent, ils s'excusent, ils changent des politiques, ils licencient des gens... mais cela ne suffit jamais.
- **Les institutions doivent prêter allégeance** : elles doivent se plier à leurs demandes et les promouvoir.
Ces petits groupes arrivent à utiliser des institutions comme le New York Times, Google ou des universités pour faire punir ceux qui ne pensent pas comme eux. Dans son étude de 2020, le Cato Institute a montré qu'à part ceux qui se réclament de l'extrême gauche, la plupart des gens se sentent empêchés de dire ce qu'ils pensent par peur des représailles.
Ceci nous amène au paradoxe de Popper : "*pour maintenir une société tolérante, la société doit être intolérante à l'intolérance*" Mais qui décide de ce qui est intolérant? C'est complexe, mais l'idée de Popper est de surtout combattre ceux qui refusent le débat rationnel et qui utilisent à la place l'intimidation comme réponse à la critique de leurs idées.
**Les critiques attaquent les idées, ce qui est ce qui est insupportable avec la cancel culture, c'est qu'elle attaque les gens et empêche les discussions.**
### Étape 2 : Forcer les gens à écouter
Depuis 2020, les employés de Disney ont été forcés de suivre des formations sur la "justice sociale" et la "diversité". On les a forcés à accepter certains concepts : "Vous devez vous éduquer sur les privilèges que vous avez", "l'équité ne suffit pas", "vous ne pouvez pas ne pas être raciste si vous êtes blancs", "il y a forcément de la politique au travail"... American express a forcé ses employés à écrire leur race, leur orientation sexuelle, leur âge, leur genre... Des institutions ont aussi expliqué aux employés qu'ils ne devaient pas croire qu'on ne puisse pas 'voir les couleurs', ou que la mérite est un mythe.
Pourtant, les études, comme celle d'Al-Gharbi, montrent que ces formations n'ont aucun effet sur le racisme. On se retrouve donc à forcer des employés à accepter des idées qui ne sont pas prouvées et qui sont même parfois controversées. Cela ne fait que renforcer le tribalisme et la polarisation. [Certaines études montrent même qu'elles conduisent probablement les gens à accuser d'autres personnes de racisme, même lorsqu'elles ne sont pas racistes](https://x.com/cremieuxrecueil/status/1861167486994980864).
Et dans les écoles, il y a la même logique. Les écoles de Seattle ont mis en place des cours de mathématiques "ethniques" avec des questions comme "*qui détient le pouvoir dans un cours de mathématique ?*" ou "*Est-ce vraiment important que les calculs soient justes ?*".
### Étape 3 : Forcer les gens à parler
"*Le silence est une violence*" est un des derniers slogans des SJF. Cela veut dire que si vous ne parlez pas, vous êtes complice. On force donc des entreprises et des salariés à prendre position publiquement sur des sujets politiques. Si ce n'est pas fait, la personne sera accusée de racisme, de sexisme ou de transphobie.
Ceci a notamment été théorisée par Di Angelo dans son livre "*Is everyone really equal?*" où elle explique que "*le manque d'intérêt pour les questions de justice sociale est un signe de racisme*" ou "*ne pas être engagé dans des actions anti racistes est raciste*". Kendi va encore plus loin en déclarant "*Dire qu'on est neutre et donc non raciste est un masque pour racisme*". De toute façon, pour lui, le capitalisme est raciste et on ne peut être non raciste si l'on n'est pas anti-capitaliste.
## La solution
La leçon principale de ce livre est que les gens qui se sont faits attaquer n'ont reçu que très peu de soutien, il faut donc du courage. La première étape est d'arrêter de dire des choses auxquelles vous ne croyez pas. Comme le disait Marc Aurel, "*Si ce n'est pas vrai, ne le dis pas*".
## Exemples
- [Histoire du centre médical Martin Luther King Jr/Drew de Los Angeles](https://x.com/RichardHanania/status/1679970523013615618).
- [Les blancs ne sont désormais plus les plus riches aux états unis](https://x.com/paulg/status/1650383234511908865).
- [Censure à l'université : "Les hommes sont souvent plus grand que les femmes."](https://x.com/WildfireWhisper/status/1905965709168955858)
- [LAP écrit différement "noirs" et "blancs".](https://x.com/michaelshermer/status/1909611263686328784).