*Ce guide a été écrit notamment grâce à la lecture du livre [The Power of A Positive No](https://amzn.to/4bisJYy).* Pour défendre vos intérêts, vous avez besoin d’apprendre à dire non de manière positive afin de protéger ce qui est important pour vous sans détruire les relations que vous avez. Pour ce faire, vous devez engager l’autre dans une confrontation constructive et respectueuse avec un non positif qui correspond à un schéma “*Oui! Non. Oui?*”. Cela se déroule de la façon suivante : - Une affirmation (Oui!). - Établir une limite (Non). - Finir par une proposition (Oui?). Voici un exemple concret : - Dire “*Non*” signifie d’abord dire “*Oui*” à vous-même et protéger ce qui est important pour vous : “*Ma famille a besoin de moi et j’ai l’intention de passer les vacances avec eux*”. - Ensuite, on met un “*Non*” avec une limite claire : “*Je ne travaillerai pas durant les vacances*”. - Et on finit par un “*Oui?*” avec une invitation pour l’autre partie à atteindre un accord qui corresponde au besoin : “*Ce que je propose, c'est de trouver un nouvel arrangement qui nous permettra de travailler efficacement au bureau*”. Voici par exemple comment refuser une invitation: “*Cela me fait plaisir d’avoir de vos nouvelles et de voir tout le super travail que fait votre organisation. Pour des raisons familiales, je ne prends plus d’engagement désormais. L’année prochaine, si vous en avez toujours besoin, cela sera toujours possible. Merci d’avoir pensé à moi*”. Vous ne devez pas être réactif et vous concentrer sur le “*Non*” mais proactif et vous concentrer sur le “*Oui*”. ## Étape 1: Dévoiler votre “Oui!” Quand nous voulons dire non, il est naturel d’être en colère ou d'avoir peur. On imagine à l’avance la réaction des autres à notre “*Non*”. Qu’arrivera-t-il à notre accord, à nos intérêts et à nos relations ? Paralysé, nous abandonnons nos besoins. La culpabilité a les mêmes effets: "*Qui suis-je pour dire non ?*”, "*Leurs besoins sont plus importants que les miens*”. La plus grosse erreur que nous faisons quand nous voulons dire non est de partir d’un “*Non*” car nous partons de ce contre quoi nous sommes. **Quand vous désirez dire non, ne réagissez pas à partir de la colère, de la peur ou de la culpabilité, prenez une grande inspiration et concentrez-vous sur le cœur de votre motivation**. Commencez par vous arrêter et vous calmer. Vous devez ensuite vous demander “*Pourquoi ?*”. Pourquoi vous voulez dire non? Quels sont vos intérêts, besoins et valeurs? Vous ne devez pas être réactif et vous concentrer sur le “*Non*” mais proactif et vous concentrer sur le “*Oui*”. ## Étape 2: Dynamiser votre “Non” Dire non n’est pas facile, l’autre peut réagir fortement à votre “*Non*”. Il faut avoir de la confiance pour soutenir la réaction de l’autre. Une fois que vous avez distillé vos intérêts dans une forte et claire intention, il faut préparer un plan B au cas où la personne refuse votre “*Non*”. Avoir un plan B transforme votre peur et votre colère en confiance. Il faut le voir comme une alternative si cela tourne mal. Si vous êtes totalement dépendant de la coopération de l’autre partie, vous devenez alors un otage ce qui provoquera peur et colère. Avec un plan B, vous avez la liberté psychologique de dire “*non*” sans avoir à s'accommoder, à éviter ou à attaquer. Le challenge, en disant non, c’est d’exprimer un besoin (intérêt, désir…) sans avoir l’air d’en avoir besoin. L’état de besoin crée du stress pour les deux parties : de la coercition pour l’autre partie, de la faiblesse pour vous. Le plan B est l’action que vous pourrez prendre sans la coopération de l’autre partie, mais attention, il ne doit pas être une punition pour l’autre partie. Maintenant que l’on s’est préparé à répondre Non, le prochain challenge est de préparer l’autre à vous dire "*Oui*" à votre "*Non*". Le problème avec la plupart des "*Non*" est que l’autre partie prend cela pour un rejet personnel. C’est humain de se sentir embarrassé, blessé, exclu ou même humilié après avoir essuyé un refus - Cela peut détruire une relation. Écouter est probablement la façon la plus efficace de préparer l’autre à entendre et comprendre votre message. N'interrompez pas. Surprenez-le en demandant s'il n’a rien à ajouter. Avec ce “*Non*”, vous mettez une limite claire, on dessine une ligne, on crée une frontière. “*Non*” est le mot clé pour définir votre identité, votre individualité, votre marque. “*Non*”, c’est le principe de sélection qui vous permet d’être qui vous êtes. Le "*Non*" doit venir de votre “*Oui*” à vos besoins et à vos intérêts. N’imaginez pas votre “*Non*” comme un mur que vous dressez, mais plutôt comme une barrière qui protège ce qui est important pour vous. Ce n’est pas une proposition, c’est la création d’une réalité. Voici des façons de faire utiles : - Utiliser le "*J’ai une règle*” genre “*J’ai une règle, ne jamais prêter d’argent*” ou “*J’ai une règle, je ne signe jamais aussi vite*”. - Utiliser “*J’ai d’autres engagements*” genre “*J’aimerais beaucoup te donner un coup de main sur ce projet, mais j’ai* d’autres engagements*” ou “*J’ai besoin de me concentrer sur ma famille/mes amis/ma santé, mes études…*”. - Utiliser “*Pas maintenant*”. - Utiliser “*Je préfère refuser que d’accepter et de mal faire*”. - Utiliser “*Cela ne fonctionne pas pour moi*” par exemple si quelqu’un vous agresse ou vous parle mal: regardez la personne dans les yeux, baisser le ton de votre voix, ralentissez votre débit de parole. Vous pouvez rajouter “*Il faut traiter cela de manière professionnelle*”. ## Étape 3 : Proposer un “Oui” Une fois que vous avez dit non, vous avez la tentation de penser que cela suffit et que vous avez fait votre travail. Ce n’est pas le cas. Il vous reste à proposer un “*Oui*”. Vous devez proposer une sortie positive. Vous devez fermer une porte et en ouvrir une autre. Au lieu de laisser l’autre partie dans une situation inconfortable, vous leur offrez l’opportunité de refuser votre demande. Cela diminue la blessure du rejet. Leur laisser la possibilité de dire non à votre offre permet de mettre de la symétrie dans la relation et de leur faire accepter votre "Non". Votre proposition doit être spécifique, réaliste et constructive, elle peut prendre trois formes: - Offrir une autre voie, “*Pourquoi ne pas proposer cette option ?”*. - Inventer une option avec des gains mutuels. Discuter avec la personne pour voir s'il n'y a pas une autre possibilité. - Suggérer un processus de résolution de problèmes: “*Si on s’assoit autour d’une table et qu’on travaille sur une solution, je suis sûr qu’on devrait pouvoir s’en sortir*”. ## La suite Le plus important, c’est de garder son calme. Votre “Non” peut être un ajustement difficile pour l’autre, une menace à des intérêts ou besoins vitaux, et même un challenge à leur identité : la première étape est de comprendre que l’autre a certainement besoin de temps pour accepter votre “*Non*” car en disant “*Non*”, vous lui présentez une nouvelle et désagréable réalité. Il doit généralement passer par toutes les étapes, nous ne sommes pas des machines, il faut laisser l’autre traiter l’information et passer les étapes. La seule chose que vous pouvez faire durant ses moments, c’est contrôler vos propres réactions : ne criez pas, n’attaquez pas. Après avoir dit votre “*Non*”, vous pouvez ressentir de la culpabilité, de la peur, de la crainte... et c’est difficile de ne pas céder dans ses moments. L'énervement et les attaques risquent de faire perdre le focus sur l’objectif: vos intérêts et vos besoins. La solution, c’est de se concentrer sur ce qui compte, vos besoins et vos intérêts.