*Ce résumé a été écrit notamment grâce à la lecture du livre [Satisfaction: Sensation Seeking, Novelty, and the Science of Finding True Fulfillment](https://amzn.to/4coVp3a).*
La satisfaction diffère du plaisir et de la joie par le fait qu’elle nécessite que l’on agisse. Ce n’est pas toujours facile à accepter, mais nos émotions et nos actions sont dictées par des réactions chimiques qui se produisent dans notre cerveau et qui sont le résultat de milliers d’années d’évolutions, transmises, de générations en générations, via notre ADN.
Les expériences satisfaisantes sont dures à obtenir car, contrairement à beaucoup d’autres émotions (la colère, la haine, l’amour, la tristesse…), **la satisfaction ne tombe pas du ciel, il faut la créer soi-même et cela requiert une certaine motivation**.
La plupart des choses que l’on sait sur la motivation, c’est qu’elle est liée à la [dopamine](https://fr.wikipedia.org/wiki/Dopamine). Celle-ci est libérée lors d’activités plaisantes, mais elle l’est aussi lors d’activités déplaisantes. En réalité, elle est diffusée avant même la réalisation d’activités, que celles-ci soient bonnes ou mauvaises, agissant plus comme un produit de l’anticipation que comme un produit direct du plaisir. **La fonction de la dopamine serait donc en fait de nous pousser à faire ou se préparer à faire une action particulière**.
Alors, que faut-il faire pour libérer plus de dopamine dans le cerveau ? lui **présenter de la nouveauté !**
Le fait est que même si vous n’aimez pas la nouveauté, votre cerveau, lui, adore ça. Vous savez, cette sensation de satisfaction que vous ressentez après avoir réussi brillamment une tâche qui ne vous est pas familière et qui vous a demandé un effort, c’est la façon qu’a votre cerveau de vous récompenser et de vous signaler que ce que vous faites est ce pour quoi la nature vous a créé. Contrairement à l’image populaire, les personnes les plus épanouies ne sont pas celles qui se prélassent sur la plage à longueur de temps une bière à la main… le cerveau se lasse vite de ce genre de choses.
Pour revenir un peu sur l’aspect “scientifique” des choses, la partie du cerveau qui a la plus grande densité de concentration de récepteurs de dopamine est le [striatum](https://fr.wikipedia.org/wiki/Striatum) et il s’agit de la structure qui motive les comportements.
Ceci a des implications dans notre vide de tous les jours:
- **Sur le savoir** : notre survie passe par notre capacité à réduire l’incertitude de notre monde, d’arriver à prédire ou au moins prévoir les choses. La valeur d’une information peut d’ailleurs être mesurée par la réduction d’incertitude qu’elle permet. Lorsque nous apprenons des choses intéressantes, la dopamine inonde alors le striatum afin de vous pousser à en savoir plus.
- **Sur l’argent** : les études montrent qu’une fois les besoins basiques couverts (nourriture, maison…), les revenus ne changent que très peu notre niveau de bien être. Par contre, les expériences du livre montrent très bien que travailler activement pour gagner de l’argent génère bien plus d’activité du striatum que de recevoir l’argent passivement.
- **Sur les passe-temps** : l'auteur nous parle ensuite de sa passion pour les mots croisés. Pour lui, il s’agit d’une version miniature des challenges du monde réel (conjuguant nouveauté et imprévisibilité) mais sans le stress du monde réel (car il n’y a pas d’enjeux réels). Au-delà de cet aspect, ce genre d’activités nous montre que le monde n’est pas simplement fait de hasard et que nous pouvons nous en sortir.
- **Sur l’humour** : Thomas Hobbes qui pensait que l’humour nous permet d’exprimer notre supériorité sur les autres.
Le problème, c’est que le fonctionnement de notre cerveau fait que, même si nous sommes satisfaits après la réussite de quelque chose de nouveau, cette satisfaction pour cette chose s’estompe avec le temps pour être finalement remplacée par de l’indifférence.
Cette constante adaptation nous condamne à tous vivre sur ce que Brickman appelait “*le tapis roulant hédonique*”. Nous sommes condamnés à chercher de nouvelles sources de récompenses pour garder le même niveau de plaisir subjectif. Une vie sans plaisir n’a pas d’intérêt, mais cela explique aussi pourquoi la recherche du plaisir juste pour le plaisir mène aussi à la misère, car cela ne suffit pas au cerveau.